Jeudi 26 septembre, Le CCCA-BTP a réuni à Paris cinq organismes de formation pour le lancement d’une expérimentation sur l’IoT dans le cadre de l’accélérateur pédagogique du BTP. La journée a permis de faire le point sur l’IoT, ses usages et son rôle pour améliorer la performance énergétique des bâtiments.
« Le 1er janvier 2025 marquera l’application du décret Bacs*, rappelle Bernard Chapoulaud, consultant ingénierie pédagogique nouvelles technologies, en introduction de la journée. Pour obtenir des participations financières de l’État, il demandera de justifier les travaux à travers des chiffres de baisse de la consommation énergétique. Avec ce décret, le volume des rénovations va augmenter et les entreprises auront besoin de nouvelles compétences. » Parmi celles-ci, la maîtrise de l’IoT — Internet des objets — sera incontournable. « Aujourd’hui, il y a 22 milliards d’objets connectés dans le monde, confirme Thierry Bernardie, ingénieur formation Métiers de l’énergie au CCCA-BTP. Ce sera 40 milliards en 2025 et 50 milliards en 2030. Les enjeux politiques nous donnent la responsabilité de former des professionnels capables de construire des bâtiments autogérés pour diminuer les consommations d’énergie. » Concrètement, en liant des capteurs autonomes à la Gestion technique du bâtiment (GTB), des actions peuvent être déclenchées automatiquement en fonction des seuils définis : mise en route du chauffage lorsque la température descend, allumage de la ventilation si le taux de CO2 est trop élevé, etc.
Capteurs et plateforme mis à disposition des OFA
« Aujourd’hui, je n’aborde pas du tout l’IoT dans mes formations, explique Jérôme Herrero, formateur en atelier d’électricité, CFA BTP Loire. Après cette journée de présentation, je vais élargir mes connaissances et revoir mes séquences pédagogiques pour développer cette thématique auprès des apprenants. L’expérimentation lancée par le CCCA-BTP est une très bonne initiative. Nous aurons les outils à disposition pour former les jeunes. » C’est la solution de Dimotec qui a été choisie pour l’expérimentation. L’entreprise fournira des capteurs qui mesurent différents indicateurs : température, taux de CO2, niveau sonore, humidité, mouvement… Ils transmettent les informations relevées grâce à réseau LoRaWAN qui a une portée suffisante dans un bâtiment tout en consommant très peu d’énergie. Cela permet aux capteurs de fonctionner sur pile avec une autonomie jusqu’à 10 ans ! Les données récoltées seront automatiquement remontées et traitées sur la plateforme en ligne Hypervision. « La plateforme affiche les données dans un format compréhensible et incitatif à l’action, explique Jean-Claude Rousseau, dirigeant de Dimotec. Elle permet aussi de les exploiter dans le cadre des exigences réglementaires avec des tableaux de bord comparatifs journaliers, mensuels et annuels. »
« Rentrer dans le concret »
Pour Émeline Loridan, ingénieure pédagogique, spécialisée dans l’électricité à l’école Gustave, les outils mis à disposition grâce à l’accélérateur pédagogique vont compléter le dispositif pédagogique déjà en place. « On a déjà des séquences sur l’utilisation des capteurs dans le cadre de l’efficacité énergétique et du développement durable, détaille la jeune femme. Et nous faisons aussi des introductions à la GTB et aux méthodes BIM. Mais c’est très superficiel pour le Titre professionnel Électricien du bâtiment. Grâce à l’accompagnement de l’accélérateur pédagogique, nous pourrons faire des expérimentations, rentrer un peu dans le concret avec les élèves. Et le partage entre les différents organismes de formation participants nous permettra de construire un catalogue pédagogique. » Après l’expérimentation de 6 mois, les organismes de formations se réuniront à nouveau pour témoigner et rédiger un livre blanc.